samedi 30 avril 2005

Précipice

J'ai de plus en plus l'impression d'avoir pris place dans un manège infernal. Une sorte de grand huit avec des tonneaux de la mort. Le gérant vient d'abaisser la barre de sécurité sur mes genoux et je suis pris d'une terrible angoisse en attendant que ça veuille bien démarrer... Je ne suis déjà plus maître de la situation depuis longtemps mais j'ai encore la possibilité de crier "Je suis enceiiiiinte ! Laissez moi descendre !".

Ca pourrait peut-être le faire, vu le bide que je me trimballe... (Hier encore, je me suis vu de profil dans la glace, en sortant de la douche, ça fait peur, je vous jure !)
Toutes les semaines, je vais accoucher de mes 5 litres de liquide... Et youpla, c'est reparti pour un tour : je suis immédiatement crevé, puis moins mal, puis je regonfle, puis je suis sur le point d'exploser, et rebelote...

A ce compte là, les semaines filent vite, et ça explique en partie mon silence radio et le fait que je vis de plus en plus tourné sur mes problèmes.
Je ne suis plus qu'une liste de pathologies, un cobaye pour le Vidal... J'étais pour faire don de mon corps à la science, mais je ne pensais pas que ce serait de mon vivant ! :-)

Alors avec tout cela, l'urgence semble plus claire encore. "Dans l'idéal, on aimerait vous greffer d'ici 4 ou 5 mois..." m'a-t-on dit. Il faut accélérer le processus, élargir la recherche de greffons disponibles (au delà de mon groupe sanguin, puisque je suis "receveur universel"...)
Aaah. Et donc, il faudrait que je sois aussi plus proche de Paris, ce serait mieux... Aaaah. Et que je fasse des bilans... Ouais. De toute manière, je suis demandeur car j'aimerais bien savoir ce qui cloche pour supporter un peu mieux les servitudes quotidiennes en attendant !

Alors me voilà reparti pour quelques semaines d'hospitalisation.
Me revoilà à la recherche d'un appartement sur Paris (voir annonce sur la page du blog principal)...
Me revoilà avec la mine sombre et l'esprit des mauvais jours.

En dépit du printemps, du beau temps,
du soleil et du vent
Le charbon s'amoncelle,
l'anthracite se ramasse à la pelle
Vous voyez que je n'ai pas oublié
la funèbre oraison qu'il faut redouter...

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