mardi 5 avril 2005

Noir c'est noir

J'ai un peu hésité à publier ce post, et puis après tout, on joue le jeu ou pas... J'ai signalé que ces pages seraient les plus intimes et/ou/donc les plus noires, alors je tiens ainsi ma promesse.

Ceux que ça dérange peuvent passer leur chemin...

Eh bin voilà... A peine repris les posts que je suis à nouveau down... Je me demandais jusqu'à quand je tiendrai dans le dernier post... Réponse : lundi.

La journée fut rock'n'roll... Je me demandais si je n'allais pas claquer d'un arrêt. J'avais gonflé à vue d'oeil dans la journée, mes jambes ne me portaient plus et j'avais le souffle court...

A 17h, direction l'ostéo pour tenter d'activer un peu quelques points de réflexologie et soulager les lombalgies. De quoi tenir jusqu'à ce matin.
Nuit sympa aussi, dans ces conditions...

Ce matin, quoiqu'un peu mieux, je file me faire piquer le bide. Je suis bien rodé à présent... Je colle ma petite pommade anesthésiante avant de partir, mes petites affaires... On arrive presque à la "routine". Je m'étonne d'être si calme d'ailleurs pour une opération qui n'est somme toute ni très marrante ni très bonne augure lorsqu'elle devient aussi régulièrement indispensable.
- Attention je pique ! Voilà c'est fait ! Je vous ai fait mal ?

Je retiens un sourire en repensant au sketch de Muriel Robin dans le salon de coiffure... Mais la doctoresse n'a probablement pas la tête à discuter de ça à 9 heures du mat'... En plus : même pas mal !

Je me vide de ma flotte. 3 litres et demi plus tard, on inverse la tendance : on supplémente le sang en passant un flacon d'albumine. Et pic ! Un trou de plus dans le bras... Pas grave hein... Je suis une vraie passoire, à force. Retour maison dans l'après midi. Déjeuner. Glycémie trop élevée. Suis HS... Pfff. C'est quand qu'il s'arrête ce manège ? C'est où qu'on descend !??

J'ai vaguement l'impression d'être un rat de laboratoire auquel on fait subir le stress maximal pour connaitre sa résistance à la douleur physique et morale : pénible !

Je commence sérieusement à être usé. La maladie a raison de moi. "Et le sens de l'humour, je l'ai per-duuuu" comme dirait Marc Lavoine. Ça me bouffe de l'intérieur, de l'extérieur, ça attaque tout.

En ce moment, je culpabilise de plus en plus. Que je pourrisse sur pied, passe encore, j'ai eu le temps de me faire à l'idée de cette déchéance même si elle est un peu précipitée.

Mais que la maladie détruise tout autour de moi, ça me débecte. J'ai beau me dire que je ne suis pas responsable de cet état de fait (quoiqu'il me soit possible d'y mettre un terme facilement) je ne me supporte plus de trimbaler ma tonne d'emmerdes avec moi, et qu'elle contamine tout alentour.

Actuellement, c'est dans la cellule familiale que ça devient raide. Souvent tendu. Il est vrai que se cogner un dépressif grabataire en permanence, ça n'aide pas à rester zen. En revanche, c'est sans doute ce qui a contribué à coller un zona à ma mère...

Ce soir, j'étais crevé et de mauvais poil. Alors n-ième engueulade père-fils sur le thème de l'alimentation et de mes taux de glycémie qui déconnent parfois... Chacun finit dans son coin...

Depuis que j'étais sur Paname, j'étais assez content de voir que mon indépendance servait la leur (du moins en avais-je l'impression). Je devrais continuer de les entendre dire "on part en vacances ici, ceci-cela...".

Au lieu de ça c'est plutôt "Hébé non, on ne part pas, et puis des fois qu'il y ait la greffe..."
Tout est figé. Ou tout se délite. Chacun se réfugie dans son monde. La vie commune ne s'organise qu'autour de mes emmerdes, et encore. Les tâches sont réparties.
Il en faut toujours un pour veiller "Tanguy".

Je rêve pourtant de reprendre un peu le large. Ce n'est pas la volonté qui manque ! Mais non. Le corps se dérobe souvent et trahit mes projets. Même ceux d'un week-end prolongé pour me changer d'air... Je me dégoute, une fois de plus.

C'est quoi cette vie ? A force, je n'ai plus envie de rien. Tout effort m'est pénible. Je ne m'intéresse plus à rien, ou pas grand chose. Je trompe mon ennui avec de l'aspartam de travail ou des servitudes quotidiennes.

J'attends quoi ? J'attends la délivrance.
Je n'ai plus la tête à quoique ce soit d'autre. Je n'ai plus de forces pour me battre.

La patience et l'entrain de ceux qui me protègent s'amenuise également. J'ai l'impression d'une baisse de régime générale.

J'arrête là le post car j'ai la nausée. Une seule envie : prendre un somnifère, poser la tête sur l'oreiller et tout oublier. Dormir... Dormir... Dormir... Un siècle ou deux. Ou ne jamais me réveiller.

Tiens : c'est l'heure de faire ma dextro... En me piquant le doigt, je ferai peut-être comme dans la belle au bois dormant ? Pourvu que je tombe en catalepsie !

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