mardi 26 octobre 2004

J'ai dit non.

'tain c'est dingue comme j'ai une méga envie de ne plus rien poster...
Mais bon, j'avais promis de m'expliquer... Donc: oui, ça a été "non".

Ça a été non pour plusieurs raisons, la plus importante étant : je ne me sens pas chaud pour y aller. En tous cas, pas sans savoir ce qui m'attend après...
Et puis la première fois, ça fait drôle... On a beau s'être répété qu'on pouvait y aller à tout moment, j'ai fini par intégrer cela comme tout à chacun sait qu'il risque sa vie à tout moment, en allant chercher le pain ou en enjambant la baignoire... On le sait sans y penser. Sauf que quand ce genre de chose se rappelle à vous, c'est déjà trop tard : votre tête a heurté le robinet de la douche, ou bien le chauffard vous a déjà percuté...

Mettez vous un peu à ma place...
Là, maintenant, tout de suite, êtes vous prêt à tout lâcher ? Tout abandonner dans l'instant ? Si je vous promets l'éventualité d'une vie meilleure ? Pas parfaite, hein ! Juste un peu meilleure. Pour quelques temps... De toute manière ce sera soit une vie un peu meilleure, soit la mort directe ou à court terme... Ca vous dit ?

Non: vous n'avez pas le temps d'en discuter avec qui que ce soit, ni le temps de boire un café, de fermer la maison ou d'appeler la famille...
On part ! Là. Tout de suite ! Inutile de faire vos valises... On ne sait pas quel temps il fera à l'arrivée. On ne connait pas la destination. Vous voyagerez sur la meilleure compagnie qui soit, mais on n'est jamais à l'abri d'un accident... Voilà, ne prenez pas le temps d'éteindre votre ordinateur ! Venez !

C'est en gros la proposition qui vous arrive dans la gueule quand le téléphone sonne pour la greffe...
Je n'étais pas prêt. Je ne suis pas prêt à croire béatement que tout ira bien après -je suis trop abonné aux emmerdes pour cela !- comme beaucoup de gens dans mon large entourage...

J'ai encore besoin d'y songer, de me rassurer pour l'après... Rendez-vous début novembre pour en parler avec les spécialistes... A suivre, donc.

mercredi 20 octobre 2004

Je t'avais bien dit qu'il ne fallait pas la pousser dans les géraniums !

Cela va faire bientôt un an que ma grand-mère nous a quitté.
Enfin, disons que l'arrivée de l'hiver me rappelle la mauvaise passe que nous avons traversé à ce moment là...

Je pense à elle régulièrement. Et ce souvenir m'est agréable. C'est la première fois que j'ai ce sentiment de soutien moral et même presque physique.

Bien-sûr, j'ai perdu d'autres personnes dans ma famille ou mon entourage, des personnes qui m'étaient sympathiques, dont je trouve la mort injuste parfois, mais s'il m'est agréable de m'en souvenir, ce n'est pas leur pensée qui s'impose à moi. Je ne pense pas à eux malgré moi.

Alors qu'avec ma grand-mère, j'ai l'impression que son souvenir fait parfois irruption dans ma pensée, au cours de ma journée. Et cette irruption m'est agréable car je pense à elle comme une personne gentille prévenante, bienfaitrice, et que je lui pardonne volontiers ce qui pouvait m'agacer autrefois.

Attention, je ne suis pas en train de vous la jouer "Madame Ferrier si vous m'entendez frappez deux coup pour oui, un coup pour non"... hein !
Pas de spiritisme, de verre qui bouge et de lumière qui vacille...

Pour être clair, je ne suis pas cartésien mais je ne suis pas non plus adepte de l'au-delà... Je considère la mort avec un regard sournois, ironique, pragmatique et réaliste. Rien ne m'éloigne plus de ma grand-mère que d'aller sur sa tombe avec mon grand-père, qui dépense des fortunes pour enfouir des os sous des tonnes de marbres... Rien ne me révolte plus que ces simagrées et ces protocoles religieux.

Je suis également un rêveur, et je me plais à croire l'espace d'un instant n'importe qu'elle thèse ou théorie qui ferait une belle histoire. Mais très vite, mon scepticisme et ma condition me redonne toute l'acuité nécessaire pour envisager le monde tel qu'il est.

Bref, je ne sais pas où me placer sur l'échiquier.

Pour revenir à mon propos de départ, il s'agit juste d'un souvenir. Ou peut-être un peu plus.
Je sais que de son vivant, toute son attention était tournée vers sa famille, ses enfants et petits-enfants. Je crois que cette énergie se diffuse encore en moi.

Peut-être également que mon inconscient (sub-conscient ?) se rappelle de sa présence attentionnée et rassurante, lorsqu'elle me gardait pendant mes épisodes de maladies infantiles ?

Quoiqu'il en soit, voilà. Elle me manque physiquement, j'ai bien-sûr des regrets de ne pas avoir passé plus de temps avec elle, de n'avoir pas pris le temps de cuisiner un après-midi en sa compagnie pour lui chiper sa recette de Cake aux fruits... :-)

Sa présence m'accompagne de temps à autre depuis quelques mois. C'est quelque chose de nouveau pour moi, et d'agréable.

Ce matin, en écrivant ces lignes, je suis heureux. Je voulais le partager avec vous.