vendredi 23 mai 2003

Ouarf ouarf ouarf !

La dernière blague de mon infrmière...
"Quelle est la différence entre tes soins et Roland Garros ?
Eh bien les deux commencent lundi, mais pour toi, ça dure une semaine de plus... Heureux ?"

J'aime bien Françoise... On partage le même goût pour l'humour noir !
Sauf qu'elle se plante, on va sans doute avancer le calendrier de deux jours... :-/

jeudi 8 mai 2003

Je me pointe dans le service de Rhumatologie. Je suis le seul jeunot au milieu de dames d'un âge certain qui viennent toutes consulter pour l'ostéoporose. Autant dire que ça fiche un coup de voir dans ce couloir toutes mes petites protégées (Bin oui, après tout c'est MOI qui vous paye VOTRE RETRAITE dorée de merde !) :-)

Je retrouve le gentil Infirmier de la dernière fois qui me redemande de me peser - j'ai perdu du poids - et de me mesurer...

- (Moi, blasé) Euh vous savez... je ne pense pas que ça ait beaucoup changé... cela fait des années que je plafonne à 169cm...
- ah bin oui, c'est ce que j'ai noté la dernière fois, mais bon... allez-y... (Je m'installe) ... 170,6 cm ! Vous voyez !
- QUOI ?! Vous plaisantez ?
- Allez-y... tenez vous droit sans vous grandir... 170,6 cm !
- Ah ben ça ! Vous êtes sûr que votre toise est juste ?
- Comment ça elle est pas juste ma toise ? Une toise toute neuve ! Non non, ils sont bien ces modèles là, il n'y a pas de jeu... Je n'ai jamais eu de problèmes... Mais vous avez pris du calcium et de la vitamine D...
- Oui en même temps j'ai bientôt 28 ans alors la croissance, je n'y crois pas trop, hein...
- Oui mais avec un retard de puberté la croissance peut durer...
- (Si tu comptes voir mes poils, tu peux toujours courir !) Oui mais 28 ans !
- Bon on demandera au médecin... Passez dans la salle de ma collègue, elle a une autre toise de précision...
- (Au laser ? Par guidage satellite ?) Car il y a des centimètres précis et des centimètres pas précis ?
- Allez-y... (Je me glisse sous la toise avec un compteur incorporé dans le montant...) 169,9 ! Vous avez grandi !
- Attendez, vos toises ne sont pas d'accord entre elles... Alors pourquoi pas 169 sur une troisième !

A ce moment là, la collègue qui nous tournait le dos se retourne offusquée et piquée par la curiosité...
Elle : - Comment ça elle est pas juste ma toise ?
Lui : - On a plus d'un demi-centimètre d'écart !
Moi : - J'ai toujours mesuré 169 tout rond sous les toises !
Elle - Vous vous êtes tenu bien droit ? Allez-y pour voir... 169,9 !
Lui - Moi j'ai une toise toute neuve... Elles sont bien ces nouvelles toises !
Elle - Mais la mienne est étalonnée, on avait vérifié !
Lui - Moi ça m'est égal, on ne va pas se battre ! Si vous êtes sûre !
Elle - Sûr !
Lui - Sûre !

C'est à cet instant que la chef de service a déboulé, goguenarde...
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Je ne mesure plus la même taille...
- Il a peut-être poussé ?
- (Jetant un oeil au dossier) Ca m'étonnerait, 28 ans c'est un peu tard, même si certains garçons grandissent jusqu'à 25 ans dans votre cas... Vous ne vous êtes pas grandi ?
- Non, et puis les toises ne sont pas d'accord... (Cynique) Ce doit être l'hygrométrie... Ou les températures... Il faisait plus froid il y a 2 mois, je dois me dilater...
- (amusée) Oui enfin de toute manière, on n'est pas à quelques millimètres près !

Là les deux autres ont fait une tête de cocker à qui l'on vient de refuser un sucre.
Ils se sont jeté un coup d'oeil de défi et de dépit. Mais je voyais bien qu'une lueur d'insatisfaction brillait dans leurs pupilles... C'est un regard de scientifique qui sait que quelque chose cloche et qu'il ne peut pas l'expliquer, un regard branché sur le courant alternatif tantôt abattu, tantôt en plein cogitation, On, Off, 0, 1, 0, 1, oui, non, oui, non... Je le connais ce regard, c'est le coup de yeux revolver de mon Gregoo devant son écran, lorsqu'il tombe sur une tuile...

Un scientifique frustré est un homme dangereux. Il faut s'attendre à tout.
De fait, je commençais à voir dans leurs yeux toutes les expériences les plus invraisemblables destinées à vérifier leurs hypothèses, faire triompher la vérité, et flatter leur ego.
"Alors si je congèle le corps, et que je le découpe en tranche à l'aide d'une machine à trancher le jambon réglé au millimètre, et que je compte le nombre de tranche, je saurais combien il mesure très précisément... non... voyons ! Pas possible ! Ce serait trop horrible : je n'ai pas pris en compte le coefficient de dilatation !")

Pour finir, j'ai mis tout le monde d'accord :
- Attendez, j'ai ma carte d'identité qui date de 1993... On va voir ce qui était indiqué à cette date...
- Alors ?
- 170 cm ! :-) (Oups !)

Et pour finir...
En allant chez ma kiné, ce matin, je lui raconte l'épisode précédent et Guilaisne m'achève :

- Tu t'es mesuré le matin ? Parce qu'on mesure "moins" le soir que le matin... C'est à cause du tassement des disques vertébraux qui se déshydratent sous la pression, car ils sont composés à 90% d'eau et supportent tout le poids du corps... On peut perdre jusqu'à 1 cm... C'est pour cela que la station allongée est importante, car elle soulage les disques, et la nuit, ils se regonflent en 6 heures environ...

Mon hypothèse de l'hygrométrie n'était donc pas si éloignée de la vérité... Puisque l'un de mes problèmes est de boire beaucoup pour faire face à la déshydratation... Si on dort mal ou qu'on reste devant son ordi à surfer, ou si on boit peu, qu'on a de la fièvre ou d'autres problèmes, ça peut jouer... Voilà déjà un début d'explication...

Quand aux toises de nos amis de l'hôpital Porcin, c'est une autre histoire...

mardi 6 mai 2003

Encore une épreuve dont j'aimerais bien me passer...

Aujourd'hui je joue les stars : je suis acteur dans un court métrage... J'ai mal dormi cette nuit. Enfin, un peu plus mal que les autres nuits... J'ai le trac, même si je ne suis plus tout à fait un débutant et que je maitrise l'exercice.
Je ne suis pas sûr d'avoir bien tout compris au scénario... Le titre... "Introspection"... Il parait qu'on m'a choisi pour ma beauté intérieure... Je ne sais pas comment je dois le prendre, ça...
On commence les premiers plans vers 13h30... Mais je me pointe sur place vers midi...  J'aime bien repousser mon arrivée sur le plateau jusqu'à la dernière limite, pour ne pas attendre. Tous les acteurs vous le diront : on passe son temps à poireauter. C'est pénible: on cogite. On refait la scène dans sa tête et après on est surpris lorsque le réalisateur vous demande de faire tout autrement...
Le pire c'est que ça me prend toute la journée, alors que c'est un tout petit rôle.
Je joue le rôle d'un malade qui subit une fibroscopie gastrique dans un hôpital. Le tout sous anesthésie générale car l'épreuve de la caméra qui descend jusqu'à l'estomac, c'est pas très agréable. Le plan-séquence ne dure que trois ou quatre minutes.
Et puis le temps de se réveiller, et hop, dehors, pour préparer le plan du lendemain matin, où l'on me voit pisser dans un flacon, et passer une radio.
Le pire dans tout cela, c'est que je ne gagne pas un rond ! Mon agent m'a dit que ça n'était pas payé mais que c'était bon pour ma carrière, et que c'était une grosse boite de prod'... La CNAM... Connais pas...
Qu'est-ce que je ne ferai pas pour passer devant une caméra hein ! Quand on débute, il faut être prêt à tout... Mais des fois, j'ai l'impression qu'on me mène en bateau.

samedi 3 mai 2003

Greg a raison.

Greg a toujours raison... (Je le dis car sa modestie -tu parles!- l'empêche de me reprendre sur ce point...) Enfin, lorsqu'il écrit que notre boite - un site web destiné à la communauté gay - n'est vraiment pas comme les autres et que nous sommes un peu jetés, je crois qu'il a raison.

On sort des énormités toute la journée. On s'envoie des photos du pire du pire du plus terrible de ce qu'on peut trouver sur le net (et dans l'humanité), généralement en matière de bizarreries sexuelles et d'atrocités en tous genres. Et ça nous fait rire aux éclats...

Notre boss, le Grand Ghana Thi Ehri Vho Tro n'est d'ailleurs pas le dernier, au point d'avoir sa propre adresse email considérée comme SPAM par un certain nombre de serveurs de mail et par le logiciel SpamNet !

On passe notre temps à médire, et à commenter tout ce(ux) qui passe(nt) sous nos fenêtres (il faut bien un avantage à squatter un rez-de-chaussée...)... A taper sur les copines en jouant les folles tordues. A s'engueuler parfois dans des termes pas toujours très choisis. Et j'en passe et pas des meilleures...

Le monde à l'envers, la quatrième dimension... Nous n'avons plus tout à fait le sens des réalités...

D'ailleurs quand on essaye de prendre un sujet de discussion "normal" ca énerve tout le monde ou ça dégénère... A midi, je tentais de discuter avec Greg de la qualité des pizzas qu'il se fait livrer et compte-tenu du fait que nous n'avons "ni les mêmes valeurs" ou les mêmes goûts, ni les mêmes besoins/attente, ni le même référentiel de qualité, autant vous dire que cela commençait à être animé.
Tatiana a fini par nous dire "qu'on lui cassait les couilles" avec notre discussion sur les pizzas... On a parlé d'autre chose... De sexe... Et tout est rentré dans l'ordre... Il devenait tout à fait normal d'entendre parler de bite, de pénétration, de travail urétral, de sling, de fist fucking...

Enfin non, là j'exagère, car Greg était en train de manger sa pizza, et j'évite ce genre de chose car je le sais très -trop- sensible dans ces moments là... Alors qu'Olivier prend un malin plaisir à en faire des tonnes lorsqu'il le voit en train de manger sa mousse au chocolat... -Rires assurés.-

Bref, le ronron s'est installé...

Un peu plus tard, en parlant de je ne sais plus qui dont nous estimions qu'il manquait un peu de vigueur et d'entrain, j'ai dit à Tatiana qu'il devrait acheter de "l'engrais à couilles". Je note la nouvelle expression sur le blog, car je la trouve imagée et finalement assez charmante... Bien que R. me dise plus tard par icq que je suis devenu à ses yeux un ignoble personnage...

Quand je vous dis que nous n'avons plus tout à fait le sens des réalités...

jeudi 1 mai 2003

Pas d'pot

Des fois j'ai l'impression d'être comme le personnage de dessin-animé maudit, qui se balade avec un petit nuage au dessus de la tête. Le Pierre Richard ("Perrin") du film "La Chèvre"... Y'a un truc qui cloche, c'est pour ma pomme... La théorie de l'emmerdement maximum, la goutte d'eau qui fait déborder les chutes du Niagara... Tout ça, ça existe : c'est ma vie...

Oui bon, je sais j'exagère, mais quand on en a plein le dos, il n'en faut pas beaucoup pour vous faire croire que le sort s'acharne... La moindre petite emmerde devient une cata... C'était un peu l'humeur du jour.

Ce matin, je suis parti avec un Kway dans mon sac, des fois qu'il pleuve. J'avais renoncé à chausser des TBS alors que j'ai les pieds qui me font atrocement souffrir... Depuis que je reprends des médicaments qui modifient mes facteurs de coagulation (ou qui entraînent je ne sais quoi...), j'ai les pieds couverts de bleus (ou plutôt, de rouge...) aux endroits qui frottent sur les godasses... C'est très élégant de se balader avec des pieds à pois rouges... Faudrait que je me rase les poils, on pourrait croire que je porte des chaussettes bariolées.
Bref. Je prends malgré tout des chaussures sensées résister à la pluie.

Toute la journée : soleil radieux.
Je rentre chez moi avec une démarche proche de celle de Bourvil, lorsqu'il passe les souliers de De Funès dans la Grande Vadrouille. (Merci à Tatiana pour s'être dévouée à aller nous chercher le déjeuner à la boulangerie, à midi...)

Métro bondé. Portillon dans la gueule : en panne. Le molosse du kiosque surgit en aboyant dans sa muselière: crise cardiaque.
Je me décontracte deux minutes. Auchan me livre. Je saisis un stylo: il me casse dans les doigts.
Je troque mes grolles contre mes TBS -soulagement- , le temps d'imprimer un courrier et je file à la Poste en me disant que je pousserai jusqu' à MacDo, histoire d'éviter la corvée de cuisine.
Arrivé à la Poste, il se met à tomber de grosses gouttes et un éclair zèbre le ciel. Dix mètres plus loin, une averse orageuse s'abat sur les passants. Votre serviteur échappe de peu à la noyade dans le caniveau et se réfugie chez Ronald, qui fait le plein d'affamés et de zombis. Ca sent le chien mouillé et le chien chaud au bacon... Quinze minutes plus tard, le déluge s'arrête et je rentre ma pitance à la main.

Je m'engouffre dans l’ascenseur et j'aperçois à ce moment là une locataire supposée de l'immeuble qui prend son courrier: bonne poire, je maintiens la porte de ascenseur ouverte le temps qu'elle arrive. Finalement, elle me fait signe qu'elle va prendre l'escalier pour descendre au garage... Bon.

Je suis trempé. Mes TBS sont pourries. Mon MacDo refroidi.
Je cherche à boire dans les cartons d'Auchan qui m'a livré une heure plus tôt... Les boissons se trouvent... dans le dernier carton fouillé... On devrait toujours commencer par la fin ! Et en plus Ronald s'est planté dans la commande.

Pour me remonter le moral, et l'ego, je prends au pied de la lettre la conclusion de l'épisode de "Madame le Proviseur" ce soir: "On vaut ce que valent ses ennemis."

S'il y a un "Très Haut" et s'il persiste à vouloir m'appuyer sur la tête à chaque fois que je tente de la maintenir hors de l'eau, c'est que je ne dois pas être si mauvais que ça...